Province d’Avignon-Aquitaine
La Province des Carmes d’Avignon-Aquitaine fait partie de l’Ordre du Carmel, dont l’existence a commencé en 1209, près de la ville de Saint-Jean-d’Acre (Royaume franc de Jérusalem). Dès le XIIIe siècle, l’Ordre s’est développé en Europe.
Une réforme de l’Ordre s’est faite qu XVIe siècle, sur l’inspiration de sainte Thérèse d’Avila et de saint Jean de la Croix, carmélite et carme espagnols.
Depuis lors, le Carmel comporte deux branches : l’Ordre des Carmes et l’Ordre des Carmes Déchaux. Notre Province appartient à l’Ordre des Carmes Déchaux. Elle est le fruit de la fusion (1906) des deux Provinces d’Avignon et d’Aquitaine, fondées respectivement en 1617 et en 1641, puis restaurées en 1853 (Aquitaine) et en 1867 (Avignon).
Exilée au début du siècle (1901-1920), elle s’est vite reconstituée en France. Distincte de la Province de Paris depuis 1932, elle regroupe actuellement sept communautés :
- MONTPELLIER (Hérault), fondée en 1663 et restaurée en 1853 ;
- LE BROUSSEY (Gironde), fondée en 1841 ;
- ROQUEBRUNE (Var), fondée en 1948 ;
- TOULOUSE (Haute Garonne), fondée en 1986,1998, 1999 ;
- FRIBOURG (Suisse), fondée en 1975 et rattachée à la Province en 1991 ;
- TROIS RIVIERES (Canada), fondée en 2004
- Mission au SÉNÉGAL, fondée en 2001.
Quelques dates et quelques noms, pour évoquer la participation de la Province à l’histoire religieuse et civile de la France depuis le XIXe siècle :
1839 : Le Père Dominique de Saint-Joseph (1799-1870), carme espagnol, restaure l’Ordre des Carmes Déchaux en France. Il assumera la charge de Supérieur Général de l’Ordre, à Rome, de 1865 à 1870.
1848 : Hermann Cohen (1820-1871), célèbre en tant que pianiste et disciple de Franz Liszt, entre dans l’Ordre peu de temps après sa conversion. Il assiste le Père Dominique dans son œuvre de restauration. Lors du conflit franco-prussien, il meurt en Allemagne, au service de prisonniers français.
Tout au long du XIXe siècle, grâce à ses missionnaires, la Province exerce un important rayonnement apostolique, social et culturel en Palestine, aux Indes, en Espagne et en Angleterre.
1880 et 1901 : Des lois anti-congréganistes occasionnent deux exils et la fermeture définitive de 11 couvents.
1914-1918 : Cinq religieux (sur vingt mobilisés) tombent au champ d’honneur.
1920 : Retour en France des religieux exilés en Belgique, Italie et Espagne.
1932 : Séparation de la Province d’Avignon-Aquitaine en deux semi-provinces : Paris (France-Nord) et Avignon-Aquitaine (France-Sud).
1947 : Chacune des deux semi-provinces de France devient Province à part entière.
L’une des figures les plus marquantes de la Province, au XXe siècle, est le Père Marie- Eugène de l’Enfant-Jésus (1894-1967). Homme de grande envergure spirituelle, il a assumé de multiples charges de haute responsabilité dans la Province et à Rome, au service de l’Ordre tout entier. Il a fondé, dans les années 30, un des premiers instituts séculiers de France (Notre-Dame-de-Vie) pour permettre à des laïcs de témoigner des valeurs de l’Evangile dans le monde, sans rien changer à leur statut social et professionnel. La cause de canonisation du Père Marie-Eugène a été introduite en 1985 dans l’Archidiocèse d’Avignon.
Au cours du XXe siècle, la Province a accueilli et formé les premiers carmes japonais, coréens, vietnamiens et malgaches. Des membres de la Province ont travaillé ou travaillent encore dans des communautés du Proche Orient (Irak, Egypte, Israël). La Province a fondé au Canada. Elle accueille également des frères étrangers pour des compléments d’études et des stages linguistiques.
La Province entretient des liens suivis avec les monastères des Carmélites, spécialement ceux qui sont implantés dans la plupart des départements de la moitié sud de la France. Des liens particuliers aussi avec plusieurs congrégations religieuses carmélitaines ayant des activités sociales et apostoliques en France ou dans des pays outre-mer. De même avec des instituts séculiers, et avec des Groupes de Vie Evangélique. Des membres de la Province organisent en divers lieux des conférences, des sessions d’exercices spirituels, qui s’adressent à des laïcs de toute condition. Plusieurs religieux coopèrent à la recherche intellectuelle, et à l’enseignement, publient des livres ou des articles, principalement en spiritualité, histoire, exégèse, théologie. Certains travaillent pour les deux revues Carmel et Vives flammes, ainsi que pour les Editions du Carmel (Toulouse).