L’Ordre des Carmes Déchaux Séculier se propose d’être une communauté et entend pour cela imiter l’Eglise primitive qui n’avait qu’un seul cœur et qu’une âme [1]. Il achemine ses membres vers une communion fraternelle avec tous les autres membres du Carmel.
A l’origine de l’Ordre du Carmel, se trouvait un groupe d’ermites qui exprima le désir d’une certaine vie communautaire. C’est ainsi que fut établie la Règle Primitive de l’Ordre des Frères de la Bienheureuse Marie du Mont Carmel, règle toujours en vigueur. Elle a inspiré les Constitutions de l’Ordre Séculier.
En effet, chacun des laïcs qui choisit ces Constitutions, en réponse à l’appel personnel que le Seigneur lui adresse, vit plus ou moins sa vie de chrétien carmélitain en « ermite ». Cela est vrai aussi pour le couples engagés dans l’OCDS : dans le quotidien, ils ne peuvent pas forcément consacrer les mêmes moments à l’oraison.
Mais la vocation du laïc du Carmel comporte, comme pour les religieux, une dimension communautaire qui se traduit pratiquement par le souci de chacun pour la Communauté séculière où il a fait son entrée et par la participation à la réunion mensuelle de celle-ci.
La réunion mensuelle de Communauté varie en durée, selon les possibilités de chaque groupe. Elle peut être d’une journée entière, exceptionnellement d’un week-end tous les deux mois, ou de quelques heures. Cette réunion mensuelle comporte nécessairement les temps suivants :
1. Un temps de prière, qui revêt diverses formes pouvant être vécues toutes ou en partie, selon le temps dont on dispose :
– L’Eucharistie quand c’est possible.
– L’oraison silencieuse où l’on se tient ensemble en présence de Dieu, où chacun prie aussi avec tous ceux qui ne peuvent pas ou ne savent pas prier.
– La prière des Heures liturgiques (une ou plusieurs), dans Prière du Temps Présent. Par cette prière, la Communauté se veut plus particulièrement unie aux prêtres, aux religieux et aux religieuses. Elle apprend à bien dire, ou chanter, et surtout à intérioriser les psaumes qui furent la prière de Marie et de Jésus et qui demeurent celle de l’Eglise.
2. Un temps d’accueil et d’information, où l’on partage les joies et les peines des membres de la Communauté, sans pour autant manquer à la discrétion. On y apprend à s’accepter réciproquement avec ses limites et ses faiblesses. On y est amené à faire l’apprentissage du pardon. On s’y soucie des absents. On élargit son horizon par des nouvelles de l’Ordre, de l’Eglise locale, par le choix éventuel d’intentions de prière communes, etc.
3. Un temps de formation, à la fois chrétienne et carmélitaine. Chaque Communauté reste libre de ses choix dans ce domaine. Mais le programme doit comporter l’étude d’un écrit des Saints du Carmel, des Constitutions, de l’Ecriture, d’un texte conciliaire ou d’une encyclique, avec des échanges d’autant plus féconds que chacun aura préparé le sujet avant la réunion, ce qui permet d’assimiler personnellement la formation.
Ces temps d’échange et de formation sont autant d’occasions de grandir ensemble dans la communion. Les échanges sont une bonne école d’abnégation. Pour vraiment écouter les autres, on apprend à maîtriser ses propres réactions ; on réfrène sa tendance à couper la parole à celui qui parle et qui a toujours quelque chose à nous apprendre. Et le renoncement temporaire à ce que nous pensons, pour mieux recevoir la formation qu’on nous offre et la construction communautaire qu’elle engendre, nous aide aussi à devenir plus disponible dans la prière contemplative qui est écoute de Dieu dans la nuit de la foi.
Cette réunion mensuelle est importante. Elle est le milieu fraternel qui incite à une plus grande fidélité aux Constitutions ; elle redonne des forces pour reprendre la route. Elle est en quelque sorte prolongée par des contacts fraternels avec tel ou tel membre de la Communauté entre les réunions, par lettre, téléphone ou visite.
De plus pour l’OCDS de France-Nord, environ trois fois par an se tient une journée de récollection. L’OCDS de Suisse Romande le fait une fois par an. En France-Sud, les délégués de région prévoient, dans leur région, une retraite annuelle de cinq jours.
Des réunions plus larges ont lieu dans l’année. Ces réunions regroupent les responsables de Communautés, accompagnés des autres membres. Elles permettent aux uns et aux autres de s’enrichir réciproquement par le partage de leurs expériences, de se former ensemble, de s’éclairer mutuellement sur tel ou tel problème et surtout de cultiver la communion entre membres de Communautés appartenant à un même Ordre. Dans la Province de Paris, les Communautés, moins nombreuses, peuvent se retrouver toutes à Avon, autour de leur Conseil Provincial. La Suisse Romande fait de même une fois par an. En France-Sud, divisée en six régions de sept Communautés en moyenne, se tient en chaque région un Conseil Régional annuel ; de plus, une ou deux fois l’an, les six Délégués Régionaux se réunissent autour du Conseil Provincial qui comprend le frère Carme Délégué du Supérieur Provincial, le (ou la) Président (e) et ses deux Conseillers.
Il n’y a pas de vie carmélitaine sans vie fraternelle à l’intérieur de l’Ordre Séculier. Résumons avec sainte Thérèse d’Avila : Dieu ne nous demande que deux choses : que nous l’aimions et que nous aimions notre prochain… La marque la plus sûre, à mon avis, pour savoir si nous avons ce double amour, consiste à véritablement aimer le prochain [2].
Des frères Carmes ou des prêtres séculiers accompagnent les Communautés. Ils sont nommés par le Supérieur Provincial.