1. Dans le silence et la solitude
« Je veux voir Dieu ! »
On entre au Carmel, le cœur brûlant et assoiffé de Dieu… Comme les disciples d’Emmaüs, nous sommes en recherche d’un visage - du Visage - qui se révèle être « Chemin de Vérité et de Vie ». On entre au carmel avec le désir de demeurer en présence de Dieu et de Lui donner toute notre vie. Mais comment lui faire place et l’écouter dans notre quotidien si bruyant ?
Dieu habite notre cœur, le plus intime de notre être, c’est là que nous avons à nous retirer pour demeurer avec Lui en tête à tête. C’est au désert, dans le silence et la solitude de notre cœur que s’accomplit la rencontre avec le Seigneur.
Pour suivre le Christ, nous apprenons à lui déposer nos vies, pour demeurer seul en sa présence. Silence matériel, silence de l’esprit, pour Le laisser habiter notre cœur. Notre monastère est ce désert propice au silence pour la prière, à l’équilibre d’une vie qui s’y consacre.
Les carmels rappellent au monde par leur présence, qu’ « Il est vivant le Dieu devant qui nous nous tenons » (1 Rois 17,1). Cette présence de Dieu et cette rupture au monde sont signifiées par la « clôture » qui délimite l’espace réservé à la communauté, espace dans lequel se vit l’intimité de chacune avec Dieu.
Pour permettre une relation plus continuelle entre la carmélite et Dieu, Thérèse d’Ávila insiste sur le rôle de la « cellule » qui symbolise cette demeure de Dieu en nous, au plus intime de l’être. Dans le silence matériel, le silence du cœur, le silence de l’esprit, Dieu peut enfin nous parler et nous faire devenir des êtres de communion.
Des temps de retraite personnelle (un jour par mois et environ quinze jours chaque année) permettent d’intensifier cette expérience. Sainte Thérèse d’Ávila a prévu pour cela l’existence de petits ermitages dans l’enceinte du monastère.
Notre vie missionnaire se situe dans la prière et la confiance que nous donnons à Dieu. Comme notre sœur Thérèse de Lisieux, être missionnaire c’est répondre au crie d’un « j’ai soif » et prendre conscience que le plus petit acte pur d’Amour est utile et vital pour le monde. Notre vie missionnaire se traduit dans le sacrifice, l’oubli de soi et l’amour de nos sœurs, au quotidien.
Le face à face qu’est l’oraison,l’écoute de la Parole qu’est la lecture,les heures consacrées au travail,les temps en celluleoù chacune demeure seule,veillant dans la prière.
2. La lecture spirituelle
constamment dans votre bouche
et dans votre cœur. (Règle du Carmel)
Chaque jour, nous consacrons une heure à la lecture spirituelle. Nous avons besoin de lire l’Écriture, comme on peut avoir besoin de pain et d’eau. Nous cherchons à mieux connaître et écouter Dieu qui habite notre silence et notre solitude.
La Parole de Dieu est reçue dans la liturgie et dans la solitude à travers les temps de lectio divina [1]. Lire la Bible en priant et en essayant de l’appliquer dans notre vie, c’est vouloir marcher à la suite des saints. La lecture spirituelle, nous rend compte de la Parole vivante de Dieu présente et incarnée dans nos vies.
3. La prière liturgique
La messe, la liturgie et les temps d’oraison structurent nos journées. Les liturgies sont simples et sobres ; elles sont ouvertes à tous ceux qui souhaitent se joindre à nos prières. Nous vivons l’eucharistie chaque jour sauf si le prêtre prévu ne peut venir.
Nous avons un emploi du temps organisé selon les 7 offices liturgiques :
- le matin (Laudes)
- au cours de la journée (Tierce - Sexte - None)
- le soir (Vêpres)
- avant la nuit (Office des Lectures et Complies)
" Un chant rassemble les cœurs ;Les Psaumes expriment la louange et les cris de l’humanité ;La Parole de Dieu écoutée ensemble fait jaillir louange et intercession ;Le tout culmine et se résume dans la prière par excellence,le Notre Père.”
Ensemble, nous donnons du temps de notre temps, pour célébrer le Ressuscité. Nous découvrons avec émerveillement l’unité qui se crée entre la prière liturgique, l’intimité de la prière silencieuse, et la vie quotidienne en présence du Bien aimé.