Textes liturgiques (année C) : Ml 3, 19-20a ; Ps 97 (98) ; 2 Th 3, 7-12 ; Lc 21, 5-19
Devant l’émerveillement de ses disciples face à la beauté du Temple, Jésus se voit obligé de les remettre face à une réalité humaine hélas incontournable. Si en effet l’homme est capable de construire des cités, d’édifier des monuments magnifiques comme celui du temple avec toutes ses décorations architecturales, il est aussi capable du pire. Il est capable d’imposer sa loi avec une violence inouïe, jusqu’à exterminer ceux qui s’y opposent d’une façon ou d’une autre. C’est toute l’histoire qui le montre aussi bien avant la venue de Jésus depuis Caïn et Abel jusqu’à aujourd’hui et ce jusqu’à la fin du monde. Cette fin du monde qui pourrait bien être la conséquence de la folie humaine. Aujourd’hui comme hier nous ne sommes pas à l’abri de conflits mondiaux avec des armes de plus en plus destructrices. Aussi nous pouvons prier pour tous les pays en guerre sous une forme ou sous une autre et plus particulièrement pour la paix en Ukraine que la Russie cherche à envahir au risque d’entraîner d’autres pays dans un conflit plus large avec des conséquences plus grave encore !
Le Seigneur justement vient rejoindre les hommes pour les appeler à la vie, la vie en Dieu. Vie dans la quelle commence à entrer ceux qui accueillent le message de Jésus. C’est dans notre union, notre communion au Christ ressuscité que nous pouvons espérer notre salut. Lui qui, justement, mis à mort, à cause de cette violence humaine, a vaincu la mort. Nous avons donc pour commandement, pour mission de suivre le Christ qui se révèle être en effet le maître de la vie et de la mort. C’est en lui que nous devons mettre toute notre foi, notre confiance. Lui qui promet de nous conduire à Dieu et donc de nous faire accéder à la vie éternelle. Le suivre c’est aussi, par toute notre vie, témoigner de sa résurrection, témoigner de ce don de la vie qu’il nous fait. C’est par lui, avec lui et en lui que nous pourrons espérer bâtir un monde meilleur. C’est lui et lui seul qu’il faut suivre, quelques soient les oppositions que nous pouvons rencontrer. Nous sommes appelés à être ses témoins pour notre monde. Témoins de cette Bonne Nouvelle qui n’a pas de prix, celle de la vie plus forte que la mort, plus forte que toutes nos violences destructrices.
Jésus sait tout ce que l’homme est capable de faire et jusqu’où il est capable d’aller dans le mal. C’est pourquoi il le dénonce clairement. Il ne cherche pas à endormir ses disciples mais au contraire à les tenir bien en éveil face aux réalités, aux épreuves qu’ils auront à traverser. Il leur demande de tenir bon et demeurer dans la foi et la confiance. Il les appelle à annoncer sa Résurrection et proclamer avec audace la Bonne Nouvelle. Ils se heurteront à des oppositions mais le Seigneur promet de les accompagner, de les soutenir, de leur donner les mots, le langage qu’il faut pour annoncer la Résurrection : ‘ c’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister, ni s’opposer’ leur dit-il.
C’est en Jésus que s’accomplit cette prophétie de Malachie : ‘Mais pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement.’ C’est lui, le Christ Jésus, qui nous conduit à Dieu, lui qu’il faut suivre et aimer en demeurant vigilent à ne pas se laisser entraîner à suivre de faux prophètes. Ceux qui séduisent les foules par leur paroles, leurs promesses qui ne conduisent nul part sinon à nous éloigner de Dieu.
C’est lui, le Christ, et lui seul qui nous conduit à Dieu et qui, pour nous le révéler en toute vérité s’est livré jusqu’à la mort et la mort sur une croix. Il n’a jamais voulu s’imposer ni par la force, ni par la séduction. Il est toujours resté en vérité avec ceux qui venaient l’entendre. Il est resté proche de tous et particulièrement des plus pauvres. Il s’est laissé rejoindre par tous ceux qui espéraient une aide, une guérison, jusqu’à redonner vie à des morts ! Jésus n’a jamais cherché à séduire les foules pour lui-même. Sitôt après la multiplication des pains, quand la foule veut le faire roi, il s’enfuit dans la montagne. Sa mission est d’appeler les hommes à la conversion, c’est-à-dire se mettre en marche vers le Royaume, vers Dieu, un Dieu qu’il nous révèle être notre Père ! Un Père plein d’amour et de tendresse pour chacun de ses enfants que nous sommes tous.
Jésus s’est livré pour que les hommes apprennent à s’aimer, à construire un monde de justice et de paix. Il s’est livré pour nous jusqu’à la croix. Lui seul peut donc nous révéler cette vie éternelle qu’il annonce et qu’il promet à chacun de ceux qui croiront en sa Parole. Aussi le disciple est, à son tour, appelé à vivre et à témoigner de cette vie en Dieu qui nous est offerte. Il est appelé à en témoigner face à ceux devant qui ils devront comparaître, devant les oppositions qu’ils rencontreront et qui parfois peut les conduire jusqu’à la mort. Mais le Seigneur promet de les accompagner, de les soutenir. Ils ont du prix à ses yeux : ‘Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie’. Que le Seigneur nous donne la grâce de le suivre et de l’aimer. Si nous sommes ses disciples alors nous serons peut-être ses témoins, les témoins de celui qui nous conduit à la Vie, cette vie fraternelle dont notre monde a tant besoin.